Gaëlle Hermant est metteuse en scène et autrice, formée à l’École Claude Mathieu. Après une collaboration avec Jean Bellorini, Macha Makeïeff et Christian Benedetti, elle fonde sa compagnie DET KAIZEN, soutenue par la DRAC Île-de-France.
Son travail explore les zones de fracture du réel : trajectoires marginales, altérités, récits intimes qui se frottent à l’Histoire où la fragilité devient puissance d’invention. Elle développe des formes où texte, musique et matériau documentaire s’articulent pour créer un théâtre habité par l’onirisme, l’humour et une attention particulière aux voix singulières.
Elle met en scène Dites-moi qui je rêve (d’après Gogol), Le Monde dans un instant (écriture de plateau), puis Danse « Delhi » d’Ivan Viripaev, qui affirme son intérêt pour les écritures polyphoniques et les dramaturgies fragmentées. À chaque création, elle poursuit une recherche spécifique sur le dialogue entre musique et texte, comme partenaire dramaturgique.
En 2025, elle crée MARIA, co-écrit avec Olivia Barron, au Théâtre Gérard Philipe – CDN de Saint-Denis, inspiré de la rencontre avec la cartomancienne Maria Vassalli. Spectacle actuellement en tournée.
Elle prépare aujourd’hui TEMPÊTE(S), un projet radiophonique et poétique conçu avec la troupe Eurydice (ESAT Plaisir), sélectionné aux Plateaux IMAGO, poursuivant ainsi son engagement envers les artistes en situation de handicap et sa volonté de faire émerger des formes qui élargissent le champ des récits possibles.
Ses créations sont accompagnées par le Théâtre Gérard Philipe – CDN de Saint-Denis, La Criée – Théâtre National de Marseille, le Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines, le Théâtre Eurydice – ESAT de Plaisir, la Ferme de Bel-Ébat. Artiste associée au Pôle Européen de Création, elle est également soutenue par le Phénix – Scène nationale de Valenciennes et la Maison de la Culture d’Amiens.
Créations :
Dites-moi que je rêve (2014) Adaptation polyphonique du journal d’un fou de Gogol pour trois comédien.e.s musicien.ne.s.
Le Monde dans un instant (2018) (écriture de plateau) Fable dystopique sur le lien ambigu qui unit les humains aux machines, peuplée de robots humanoïdes. Au coeur de ce spectacle, des fragments de vie burlesques et intimes, des êtres plongés dans un quotidien où les nouvelles technologies accentuent ou comblent la solitude. Fruit d’une création sonore en directe, la musique rhapsodique, aux accents virtuels et psychédéliques participait pleinement à la dramaturgie de cette pièce.
Danse « Delhi » d’Ivan Viripaev (2021) Dans le salon réservé aux familles de cet hôpital de quartier, entre l’annonce de la mort d’un des leurs et la signature de l’acte de décès, six personnages hauts en couleur rient, se trahissent, se déchirent, s’aiment… Les vies se racontent par fragments, se décalent étonnamment à chaque variation de cette « Danse-Delhi ». La musique live ouvre chaque pièce selon la tonalité, le rythme, la couleur singulière de la comédie. Se déploie sous nos yeux les contradictions de notre rapport au monde, les non-dits et nos peurs.
MARIA (2025) Ecriture Olivia Barron et Gaëlle Hermant
Ce texte est inspiré d’entretiens réalisés avec la cartomancienne Maria Vassalli.
Dans la famille de Maria, on tire le tarot de mère en fille et les femmes sont considérées comme des sorcières de génération en génération. Italienne ayant fui son petit village et une jeunesse difficile, Maria est cartomancienne à Paris. Dans son salon de voyance, elle accueille une clientèle étonnamment variée, des hommes et des femmes en quête de repères et de réponses à des questions pratiques ou existentielles. Maria propose un tarot thérapeutique qui aide les gens à comprendre pourquoi ils posent leurs questions.
Inspiré d’une vraie rencontre, le spectacle invente une fiction qui mêle le témoignage intime de Maria à la parole de trois personnages venant la consulter. La musique, créée et portée au plateau par la compositrice multi-instrumentiste Viviane Hélary, accompagne chaque mouvement et offre des temps de respiration et d’exutoire. Souvent considérée comme relevant du charlatanisme, la voyance est pourtant l’un des plus vieux métiers du monde. En temps de crise, il connaît des pics d’activité. Le besoin de connaître l’avenir est-il l’écho d’une société dans l’impasse ? Ou interroge-t-il sur un contexte plus global de crise et de souffrance du lien social ? Quel que soit notre degré de croyance, ces paroles délivrées sur scène permettent peut-être d’aider à réparer les vivants.
TEMPÊTE(S) (2026) d’après La Tempête de Shakespeare
Ecriture Gaëlle Hermant (en cours) avec La Troupe Eurydice – ESAT Plaisir.
Une radio en direct s’invite au théâtre pour raconter La Tempête de Shakespeare. Les voix s’élèvent, portées par les thèmes de l’exil, du pouvoir, de la vengeance et de la liberté. A mesure que les mots du poète résonnent, d’autres voix se glissent entre les lignes traversées par ces mêmes questions. Comment pardonner ? Comment se libérer ?
Entre théâtre, parole et souffle poétique, Tempête(s) devient un espace de pensée et de jeu, où Shakespeare se transforme, se confronte à d’autres récits, et ouvre la scène à des libertés multiples.
Le mot kaizen est la fusion des deux mots japonais kai et zen qui signifient respectivement «changement » et «meilleur». Dans la traduction française courante le mot japonais kaizen signifie «amélioration continue». Par extension, on veut signifier «analyser pour rendre meilleur».
Kaizen est une méthode.
C’est en s’unissant et par de petits changements que l’on peut arriver à de grandes transformations.